Sauf qu’il avait oublié un détail : la feuille, aussi magique soit-elle, venait avec un petit défaut… Elle avait l’esprit malicieux, un peu comme une vieille matante qui trouve ça drôle de cacher tes clés juste avant que tu partes.
Quand Ti-Ben encaissa son gros lot, il se retrouva non pas avec un chèque géant, mais avec une tonne de 25 sous. Genre… une vraie tonne. Le gars de Loto-Québec l’a regardé avec un sourire en coin : « C’tu toi qui as demandé le paiement en monnaie, mon Ti-Ben? »
Ben non, voyons! Mais la feuille, elle, trouvait ça bien drôle.
Résultat : Ti-Ben passa trois jours à remplir des brouettes de 25 sous pour payer un nouveau camion. Pis tu sais quoi? Le vendeur de char lui a donné son véhicule… mais il a refusé de compter les pièces.
Désespéré, Ti-Ben fit la seule chose logique : il retourna à la cabane à sucre, troqua son magot contre un baril de sirop d’érable, et vécut heureux… jusqu’à ce qu’il réalise que la feuille avait une autre surprise en réserve.
Car au matin suivant, en voulant reculer dans le temps pour échapper à la corvée de bois, il toucha la feuille… et BAM! Il se retrouva en 1759, en pleine bataille des Plaines d’Abraham.
« Tabarouette… là, j’suis dans marde pour vrai. »
Mais ça… c’est une autre histoire.
L'ÉRABLE MAGIQUE
Raphaelle Ouellet, 10 ans
Dans un petit village québécois, caché au fond d’une érablière plus vieille que le temps, vivait une feuille d’érable… mais pas n’importe laquelle. Cette feuille-là, elle était magique. Pas du genre à exaucer des souhaits ou à te rendre riche (on est au Québec, pas dans un conte de Disney), mais du genre à toujours te sortir du pétrin… à sa façon.
Un jour, Ti-Ben, un gars du coin qui avait le talent de toujours se mettre les pieds dans les plats (et souvent dans la sloche), trouva la fameuse feuille. Elle était rouge flamboyante, même en plein été. Intrigué, il la glissa dans sa poche, sans se douter que sa vie était sur le point de changer… ou plutôt de virer au burlesque.
Le lendemain, il arriva en retard à la cabane à sucre de son oncle. « T’es encore en retard, mon Ben! » grogna l’oncle. Pris de panique, il toucha la feuille… et BAM! L’horloge recula de dix minutes!
Excité, il testa son nouveau pouvoir : il toucha la feuille chaque fois qu’il disait une niaiserie… mais il recula tellement dans le temps qu’il se retrouva avant sa propre naissance. Oups.
Après quelques mésaventures (dont une où il faillit devenir un explorateur français du 17e siècle), il comprit que la feuille avait ses limites. Il décida donc de l’utiliser avec sagesse… c’est-àdire pour commander des poutines gratuites en avançant dans le temps juste avant que le serveur ne lui demande de payer.
Ti-Ben était rendu un expert dans l’art de manipuler le temps avec sa feuille d’érable magique. Mais comme tout bon Québécois, il savait que trop de pouvoir, c’est comme trop de sirop sur tes crêpes: ça finit par devenir collant.
Un soir, alors qu’il savourait une poutine gratuite au casse-croûte du village, il eut une idée de génie (ou de génie pas vite, ça dépend du point de vue) : pourquoi ne pas utiliser la feuille pour gagner à la loterie? Il acheta un billet, attendit le tirage, puis recula dans le temps pour choisir les bons numéros. Facile, non?
Après avoir circulé durant 154 ans, la pièce de 1 cent a tiré sa révérence en 2012. Son coût de production était devenu trop important par rapport à sa valeur faciale.
Symbole
Le motif des deux feuilles d'érable, qui illustrent la pièce de 1 cent, a été utilisé pour la première fois en 1937. Il est l'oeuvre de l'artiste G.E. Kruger-Gray (KG).
Les peuples autochtones habitant l'est du pays appréciaient l'érable en raison de sa sève sucrée et des biens dérivés. Bien que cet arbre ait fortement marqué les premiers colons, ce n'est qu'au XIXe siècle que la feuille d'érable commence à apparaître comme un symbole d'identité nationale.
